Les maths & les arts plastiques, pourquoi ?

 

La nature est un livre écrit en langage mathématique disait Galilée.

Pourrait-on étendre à la sensibilité, l’émotion ? Non, sans doute ou bien il faut élargir le sens actuel accordé à la science mathématique. Cependant lorsqu’on s’approprie les mathématiques pour son usage personnel on peut y puiser autant sur le plan philosophique, technique que poétique. Je dirais que ce sont des lunettes pour observer ce qui nous environne dans toute sa diversité.

Outil  précieux pour moi, je ne saurais le réduire à cette fonction. C’est la charpente, le squelette que la sensibilité, l’émotion, la part irrationnelle de ma personne viennent habiller d’une toiture, d’une peau capable de frissonner.

J’utilise cet outil parce que je le possède assez bien mais en aucune façon je ne souhaite illustrer quelque domaine des mathématiques que ce soit. Aussi et selon les situations, l’aspect mathématique peut transparaître plus ou moins dans les oeuvres réalisées.

La démarche artistique est bien différente de la démarche scientifique en certains points.

Picasso disait : Je ne cherche pas je trouve. Où trouve-t-on sinon en la partie inconsciente de soi-même qui est riche de toute
notre histoire ?

Il convient de faire remonter à la surface ce qui est enfoui. Pour cela il n’y aurait pas de règles et tous les moyens personnels sont à considérer. Les mathématiques qui font partie de mon histoire y contribuent, mais elles ne sont pas seules.

Si l’irrationnel entre pour une bonne part dans ce que je retiens et cherche à développer, je ne cache pas que le hasard – au sens du « hasard objectif » évoqué par André Breton – entre pour une bonne part.

Ensuite la machine réflexive profitant de la richesse que me fournissent les mathématiques prend le relai, acceptant les bifurcations mais assurant le cap.

Je terminerais par cette citation de Joan Miro :

Les gens qui sont arrivés à faire quelque chose ont suivi différents chemins. Mais aucun ne s’est écarté de son chemin. Cela doit être l’objectif le plus puissant de la vie d’un artiste.

Pierre Gallais